99, rue Bernard Ouest, Montréal
Présenté par DARE-DARE, centre de diffusion d'art multidisciplinaire de Montréal
Nappe de table et motif de fruits comme tissus d’habillement immobilier; esthétisme Kitsch, mais aussi relationnel : Tout amour est puissant, d’Andrea Cavagnaro cherche à problématiser la dichotomie entre l’espace public et privé tout en incitant à une réflexion quotidienne sur l’échange et le partage, sur l’excès et la carence.
Échelonné du 5 au 23 mai 2008, l’œuvre a prit forme dans un travail progressif nécessitant de la part de l’artiste une minutie propre aux techniques du design vestimentaire. Dans un processus nécessitant des observations, des calculs, des consultations avec le Service de préventions des incendies ainsi que des ajustements aux intempéries, l’intervention en est venue à terme après avoir recouvert la façade de
Autodidacte et formée par un passage à l’université de Buenos Aires en design industriel, Cavagnaro a travaillé dans l’industrie de la mode et du cinéma. Elle s’est d’ailleurs approprié les instruments, matériaux et procédés propres à ces disciplines pour mettre en œuvre dans des villes d’Amérique du sud des interventions publiques utilisant divers tissus et textiles. En 2002, appelée par l’assemblé du quartier Palermo de Buenos Aires, elle a sortie sa pratique du contexte de galerie afin de redéfinir l’environnement social de l’après crise socio-économique en Argentine. L’esthétisme et les matériaux adoptés cherchent, depuis lors, à déstabiliser, voire détourner, l’imagerie urbaine du quotidien. Cavagnaro affirme que l’image est la clé à la subjectivité des individus et qu’en modifiant les habitudes visuelles, les réactions s’avèrent multiples et spontanées. Ses œuvres font appels à l’intimité de quiconque les aborde, tout en problématisant les questions d’ordre social et politique.
À propos de l’art public, l’artiste soutient l’idée où il s’agit d’un art qui pose un paradigme différent, une approche divergente du concept d’exposition tout en proposant une relation distincte entre les créateurs et la communauté. Décidément, si l’on retient les mots de Nicolas Bourriaud, « l’art est un état de rencontre [1]». Ainsi, lorsque Cavagnaro réalise Tout amour est puissant, en collaboration avec
En abordant la réflexion sur le contexte, on notera alors l’énergie positive que l’on retrouve au sein de l’organisme. La relation générée par l’amour de son prochain relie les intervenants bénévoles aux différents citoyens qui font appel à leurs services et se reflète dans l’amour du partage et de l’échange. Tel un potlatch chez les Premières nations, l’environnement direct de
En somme, l’œuvre de Cavagnaro s’inscrit surtout dans un rapport quotidien avec les passants, ce qui rappelle aussi les mots de Marie Fraser où «être mobile instituerait donc aujourd’hui un autre rapport aux territoires de l’art, jouant subtilement à déplacer les frontières entre lieu et non-lieu. [2]»
[1] Nicolas Bourriaud, Esthétique relationnelle, Dijon, Presses du réel, coll. Document sur l’art, 2001, p.18.
[2] Marie Fraser, « Des lieux aux non-lieux – de la mobilité à l’immobilité », Lieux et non-lieux de l’art actuel, Montréal, Éditions Esse, 2005, p. 167.
création d'Andréa Cavagnaro
Du 5 au 23 mai 2008
Vernissage à la Mission communautaire du Mile-End
Vendredi 23 mai de 16h à 20h
Démontage
Jeudi 30 juin 2008
Présenté par DARE-DARE dans le cadre de dis/location: projet d'articulation urbaine
Renseignements
www.dare-dare.org
andreacavagnaro.blogspot.com
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